4. Intérêt et limites des techniques de génie végétal
L’utilisation des techniques de génie végétal présente de nombreux intérêts :
- Augmentation de la biodiversité et de la valeur écologique du milieu,
- Faible incidence sur le milieu (relation nappe/cour d’eau, artificialisation du milieu, impact du chantier…),
- Amélioration des capacités auto-épuratrice des cours d’eau,
- Valorisation paysagère,
- Souplesse et résistance des ouvrages (ancrage dans la berge),
- Facilité de mise en oeuvre sans gros terrassements ou matériels,
- D’un coût de réalisation inférieur aux techniques lourdes.
Plus spécifiquement, les solutions de bio-ingénierie faisant intervenir les fascines et géonattes pré-végétalisées peuvent être mises en oeuvre pratiquement toute l’année et sont immédiatement esthétiques et surtout efficaces.
Toutefois, l’utilisation des techniques de génie végétales présentent des limites et inconvéniants :
- Non applicables dans certaines conditions (pente du cours d’eau et de sa berge, énergie du courant, type de substrat, …)
- Efficacité non optimale à la mise en place
- Contraintes de calendrier pour la mise en place de matériaux vivants,
- Entretien des ouvrages relativement contraignant,
- Incompatibilité avec certains usages,
- Stabilisation de berge allant à l’encontre du fonctionnement écologique normal d’un fleuve.
La bio-ingénierie ne peut pourtant pas être assimilée à la protection de l’environnement. La protection de l’environnement répond, en tant que protection des habitats, à une exigence globale. La bio-ingénierie, en
revanche, suit un but précis. Les réflexions de bio-ingénierie se fondent toujours sur les données d’un problème concret qu’il convient de résoudre.
Lorsque les vitesses (contraintes tangentielles) sont trop élevées, lorsque les sollicitations sont trop fortes, on atteint les limites du génie végétal et les techniques mixtes permettent alors d’aller plus loin.
La résolution de problèmes doit tenir compte d’une gamme de « possibles » allant de la non intervention aux techniques plus complexes avec un risque d’erreur déontologique ou technique.
Ainsi, s’il est suffisant d’utiliser un hydro-ensemencement ou un géofilet en coco ou en jute, utiliser alors un géomat ou des gabions surdimensionnés, serait une erreur déontologique.
Inversement, utiliser des fascines de saule ou des fascines coco pré-végétalisées alors qu’il est indispensable d’avoir recours à des techniques d’ingénierie plus complexes type géomats ou gabions, représente une erreur technique.
Les différents niveaux d’intervention en Bio ingénierie